« La cabane que l’on réalise pour Soukoth
en souvenir de la traversée du désert est aussi
une invitation à réfléchir sur l’origine
de l’architecture. Les ouvrages anciens d’architecture
s’ouvrent tous sur la description de la « Maison
d’Adam au Paradis », grotte, ou tente, structurée
en bois et feuillage.
L’architecte Ledoux au 18ème siècle dans
l’un de ses grands ouvrages, conçoit la maison
primitive comme un arbre et son ombre.
Il existe une étude du traité du Talmud consacré
à Soukoth (la fête des « cabanes »),
qui est un véritable livre d’architecture. La
soukah est éphèmère et démontable.
Son toit de branchage abrite du soleil mais doit permettre
de voir les étoiles. Le souvenir de l’ombre de
la nuée qui protégea les Hébreux dans
leur errance est essentiel dans la célébration
de la fête. La qualité de l’ombre est plus
importante que la lumière : la soukah est un piège
de lumière où l’éloge de l’ombre
manifeste une présence.
La couverture du toit est de saule, d’osier, de châtaigner
et de palmier, les parois de lin blanc comme un châle
de prière, le tout est édifié sur un
tapis de sable. J’ai formulé ainsi ma version
de la maison d’Adam au Paradis, tout en comprenant,
grâce au Talmud, que bâtir, c’est avant
tout faire de l’ombre ».
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